Préparation et réponse aux urgences de santé publique : la Côte d’Ivoire continue à bâtir un système de réponse résilient pour faire face aux urgences de santé publique

Préparation et réponse aux urgences de santé publique : la Côte d’Ivoire continue à bâtir un système de réponse résilient pour faire face aux urgences de santé publique

La déclaration de la fin de l’épidémie d’Ébola en Guinée n’a pas tiédi l’ardeur des autorités sanitaires ivoiriennes à mettre en place un système de réponse résilient afin de faire face à toutes ces épidémies récurrentes. La pandémie actuelle de COVID-19 qui assaille tous les pays du monde et qui n’épargne guère la Côte d’Ivoire, est un également un bon prétexte pour renforcement les capacités de réponse nationales centrées sur les hommes. 

Focus sur la communication des risques et l’engagement communautaire

Dans son dispositif de réponse, la Côte d’Ivoire a mis l’accent sur la communication des risques et l’engagement communautaire. Dès l’annonce de l’épidémie d’Ebola en Guinée, en février 2021, les efforts de sensibilisation des communautés ont été engagés à tous les niveaux (autorités administratives, agents de santé, comités de veille villageois, leaders communautaires, influenceurs, etc.).

Afin de perpétuer cette stratégie, le ministère de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle a initié la formation des communicateurs dans les régions et districts de santé, frontalières de la Guinée et du Libéria, identifiés comme à haut risque. Avec les appuis techniques et financiers de l’OMS, un atelier de trois jours a ainsi été organisé à l’intention de 30 points focaux communication, du 27 au 29 juillet 2021 à Odienné (900 kilomètres, au nord du pays), sur la communication des risques et l’engagement communautaire.

Ces agents de santé de première ligne ont été outillés sur les thématiques de communication des risques, communication publique, engagement communautaire, techniques de communication, perception du risque, suivi & évaluation, analyse des parties prenantes, résultat global unique de communication, coordination interne et des partenaires. Cette formation a permis de renforcer le pool des communicateurs déjà existant dans les districts et régions sanitaires.

Organisation des SIMEX dans les régions sanitaires

Les exercices de simulation (SIMEX) font partie intégrante des stratégies préconisées par l’OMS dans le cadre du suivi évaluation du RSI et adoptées par les autorités sanitaires ivoiriennes pour avoir un système de santé efficace et prêt à réagir. Ils visent à tester les capacités de prévention et de riposte des Centres des Opérations d’Urgence de Santé Publique (COUSP) à répondre aux épidémies.

Après Man (Région sanitaire du Tonpki) et Aboisso (Région sanitaire du Sud-Comoé), la Région sanitaire du Kabadougou – Folon, a entamé son SIMEX le 3 août 2021, à la grande joie des autorités sanitaires et administratives qui ont exprimé tout leur engagement et disponibilité à soutenir cet exercice. « Je voudrais saluer cette activité qui permettra à tous les acteurs impliqués en première ligne d’être bien préparés et de pouvoir faire face à toutes éventualités », a dit la Cheffe de Cabinet du Préfet de région. 

Le SIMEX est une activité qui permet de fixer les éléments de connaissance que les individus reçoivent au cours des formations théoriques. « C’est pour cela que le ministère de la santé accorde un intérêt particulier à ces exercices », selon Prof. Kouassi Damus Paquin, facilitateur principal des étapes de Touba et Odienné. « En situation de crise liée à la maladie à virus Ébola, il est bon de réagir assez rapidement. Il faut que les équipes de réponse soient capables de réagir promptement afin d’arrêter la propagation de la maladie, de réduire le risque de contamination et d’éviter les décès », a-t-il ajouté.

Les SIMEX visent ainsi à mettre en situation réelle d’urgence sanitaire les acteurs régionaux, membres des Centres des opérations d’urgence, afin de tester leurs capacités de réaction dans les différents piliers de la riposte : coordination (avec la clarification des rôles et des responsabilités), communication interne, la communication avec les communautés, etc.

Au cours de ces exercices de simulation, l’accent est mis sur les fonctions des individus au sein du COUSP, étant donné que ces fonctions sont les mêmes lors des urgences. Il s’agit des actions requises lors des urgences, notamment la notification de l’alerte, la coordination, la communication et l’information du public.

« Nous voulons nous assurer qu’en Côte d’Ivoire, les différentes régions, et plus particulièrement celles qui sont sous la menace réelle de la MVE, sont outillées pour faire face à toute éventualité de santé publique. Nos impressions sont bonnes au regard de l’engouement et l’engagement des autorités administratives et sanitaires locales. A l’issue des 3 jours, nous allons tester une fonction essentielle à travers un drill qui consistera, pour les agents de santé, au port et au retrait des équipements de protection individuelle (EPI). Ceci est très important car il a été démontré que ce sont des moments où le risque de contamination est très élevé pour les agents de santé. La maladie à virus Ébola est extrêmement mortelle, et nous ne pouvons pas prendre le risque d’exposer les agents de santé qui devront s’engager dans la réponse. Nous allons donc nous assurer qu’ils savent choisir et utiliser les EPI sans grand danger », a expliqué, Dr Ané Ambroise, Coordonnateur de l’équipe des Urgences de l’OMS en Côte d’Ivoire.

La trentaine de participants à ce SIMEX représente différents profils : épidémiologistes, communicateurs, logisticiens, administrateurs, financiers, agent des forces de sécurités, Gestionnaires de district et de région sanitaire. Pour eux, ces exercices de simulations sont des occasions de formation et d’amélioration de leurs compétences.

Selon le Directeur départemental de la santé de Minignan, par ailleurs membre du COU de la région du Kabadougou-Folon, Dr Koffi Oura, « cette activité de simulation est la bienvenue dans notre région. Elle va nous permettre de nous familiariser avec les activités de terrain, d’apprendre comment faire face à une épidémie réelle, en termes de gestion. Ce SIMEX est aussi une occasion de rappeler les rôles de chaque membre du COUSP, d’en comprendre le fonctionnement. C’est aussi une opportunité de nous aider à mettre en place notre plan opérationnelle ou à l’actualiser car à travers la simulation, nous allons identifier les points forts et les points à améliorer de sorte que nous soyons préparés à réagir le jour où une épidémie réelle sera déclarée ».

Les SIMEX ont été lancés à Man en mai 2021. Ils se sont poursuivis à l’Est du pays, notamment dans la localité d’Aboisso (environ 100 km d’Abidjan, frontalier au Ghana), le 13 juillet 2021, à la faveur de la mise en place du COUSP. Ils se déroulent actuellement à Odienné (2 – 6 août 2021). Les régions du Bafing (Touba, 9 – 13 août), du Cavally (Guiglo, 16 – 20 août) et de San-Pedro (San-Pedro, 23 – 27 août) seront également soumis aux mêmes exercices. 

« Nous osons espérer qu’au sortir de ces exercices, notre pays soit bien préparé pour faire face à toutes sortes d’éventualité, notamment Ébola. Nous n’avons pas encore été directement confronté à cette maladie, mais nous devons être toujours prêts », a conclu Professeur Kouassi Paquin.

Il faut noter que ces exercices de simulation bénéficient des appuis techniques et financiers de l’ensemble des partenaires de la préparation et réponse aux urgences de santé publique avec pour chef de file l’OMS ; il s’agit de UNICEF, IRC, CDC-Atlanta et USAID.

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Kone Souleymane

Chargé de communication
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